Qui peut arrêter une EST qui, comme d’habitude, a battu l’Etoile, et dispose d’un avantage de 4 points sur le poursuivant immédiat, le CA ? Le ST et le CSS se partagent un petit point qui ne sert à rien.
Peut-on dire que le titre de champion est sur le point d’être plié pour l’EST qui, en deux journées, a mis tout le monde derrière elle avec 4 points sur le poursuivant immédiat ? Logiquement, si. Cette EST, même en jouant mal et en attendant l’adversaire, a la faculté de revenir et de tuer le match en sa faveur. Après une mauvaise entame de match devant le ST, l’EST n’a pas, encore une fois, développé un volume de jeu tonitruant face à l’Etoile. Mais comme c’est l’Etoile, l’EST sait imposer son ascendant psychologique sur le champion en titre qui a perdu son titre même avant de commencer le play-off. Et comme d’habitude, cette Etoile a un complexe devant l’EST avec une terrifiante série qui, à notre sens, n’a pas d’égal dans les annales de notre football (et même ailleurs) : depuis le 12 Janvier 2023 et jusqu’à hier, l’ESS a perdu 6 des 7 matches joués contre l’EST en championnat ou en Afrique ! En 14 mois seulement, six défaites et un nul, avec un seul but inscrit. On ne peut plus trouver une meilleure illustration du phénomène de la «bête noire» ! l’ESS a été fragile, déboussolée, sans orgueil et sans joueurs de cran avec un Ahmed Ajlani comme entraîneur dépassé par les événements et déconnecté de son époque. A part une occasion de Louay Ben Hasssine à la 26’, sur un décalage de Ben Ali et une frappe mal adressée, et à part cette frappe qui a rasé le poteau de Nouali à la 77’, l’Etoile n’a rien montré de digne d’un club qui veut se racheter. Pas de réaction d’amour-propre, parce qu’aussi, c’est une Etoile désabusée et des joueurs mal dirigés face à une EST qui, même en relançant mal, et en jouant ce bloc médian, savait qu’à un moment ou un autre, elle trouverait l’astuce. D’abord un premier but annulé par la VAR à Rodrigues en première mi-temps (32’) pour pied levé sur Jemal ( la faute est évidente au ralenti quand la balle rebondit sur le pied du Brésilien après avoir heurté l’épaule de Jemal) ; puis le coup de grâce de Rodrigues à la 80’ quand il ressurgit en surface de réparation sous l’œil passif de Ghedamssi après un centre en retrait de Sasse, et d’un tir bien enroulé et croisé , trompe un Ali Jemal qui pouvait faire mieux. A partir de ce moment, il était clair que l’EST allait ramener trois points de Sousse pour deux raisons : d’abord, elle était mieux disposée sur le terrain avec des lignes rapprochées, et ensuite parce que l’Etoile, pas tenace et précise dans ses mouvements, n’avait pas de poids offensif avec la petite prestation décevante de Abid ( un joueur surestimé mais qui n’a rien de spécial) , et l’inexistence du duo d’attaque Vinny et Jartila, tous les deux inutiles. La victoire de l’EST est très précieuse et la met sur orbite dans ce play off avec un Miguel Cardoso qui tourne bien son effectif (la rentrée de Chaalali auteur d’une belle passe à l’origine de l’action du but). Pour l’Etoile, c’est encore le passage à vide qui dure et c’est la faillite collective pour un tenant en titre qui s’est effondré en quelques mois sous le coup de ses problèmes.
A qui profite le nul ?
Au Bardo, le ST et le CSS ont gagné chacun un petit point au terme d’un match entre deux équipes moyennes qui n’ont pas montré grand-chose en ce début du play off. Ni Hamadi Daou, ni Nabil Kouki, ne peuvent être heureux au fond d’eux-mêmes de ce nul. A Défaut de gagner, ce n’est pas mal d’engranger un point même si au classement, rien n’est encore perdu pour se classer au podium du championnat imprévisible et qui tire vers le bas. CSS et ST feraient mieux d’affûter leurs armes et de soigner leurs attaques muettes encore en ce play-off. La donne est claire au bout de deux journées : l’EST fait le plein, avec 4 points sur le CA en attendant leur derby cette fin de semaine, et le reste des équipes qui évoluent dans un intervalle de 2 points. Les dés paraissent jetés sur ce play-off, à moins d’un retournement de situation lors du derby tunisois.